Est-ce le droit qui fonde la justice ou la justice qui fonde le droit ?
Corrigé rédigé à partir d’une copie d’élève
Pour mieux comprendre la correction reportez vous à la méthode de dissertation
Proposition d’introduction (voir méthode)
Le droit semble se confondre avec la justice, le droit réalise ce qui est juste à partir d’un ensemble de lois. S'il n’y a pas de lois il n’y a pas de justice, pas de respect possible entre les humains par exemple, pas d’harmonie possible dans une société.
Pourtant nous pouvons nous interroger sur ce rapport entre le droit et la justice, et sur ce qui les fonde respectivement et réciproquement. Peut-on faire des lois justes sans savoir ce qui est juste ? La justice est-elle antérieure au droit ou inversement ?
[Plan : voir plan détaillé]
Proposition de plan détaillé (voir méthode):
Partie I : Le droit fonde la justice
Argument 1 : L’humain incapable par nature d’être juste (état de guerre permanent : Hobbes ; pulsions de mort, convoitise pour Freud)
Argument 2 : Ce ne sont que quelques uns qui peuvent et sont faits pour exercer le droit (Cicéron ; Platon ; Aristote).
Argument 3 : Le peuple a besoin du droit (car il est changeant, manipulateur, peu courageux : Machiavel).
Partie II : La justice fonde le droit
Argument 1 : Par nature l’humain est juste (Rousseau ; Kant) est c’est à partir de ça qu’il peut fonder le droit.
Argument 2 : C’est bien parmi les humains que l’on choisit les gouvernants et ceux qui élaborent nos lois.
Argument 3 : La justice guide le droit et doit parfois s’en émanciper, obéir aux lois n’est pas forcement être juste.
Partie III : Complémentarité, interaction entre le droit et la justice
Argument 1 : La remise en cause d’une nature bonne ou mauvaise au profit d’une nature offrant des facultés (perfectible comme le souligne Kant et mû par la raison).
Argument 2 : La difficulté de penser autrement le vivre ensemble, la société est basée sur le sentiment de justice voir sur l’idéal de justice et son application à travers le droit.
Argument 3 : L’humain peut regarder la justice comme un but à atteindre et le droit est là pour incarner ce but. Le droit est la réalité toujours perfectible à l’image de l’humain.
Proposition de conclusion (voir méthode)
Nous venons de constater le rapport paradoxal qu’il y a entre la justice et le droit. On peut difficilement dire que c’est le droit qui fonde antérieurement la justice, ni que c’est la justice qui pourrait remplacer le droit.
Il n’y a donc pas d’antériorité de l’un par rapport à l’autre. Il y a une justice imparfaite à l’image de l’humain que le droit tente d’accomplir et il y a aussi un droit imparfait que la justice tente de redresser. Il y a donc cette interaction permanente et difficile que l’humain met en œuvre pour aller vers un monde plus juste.
A partir de cette « nature » contradictoire l’humain peut-il donner un sens à ces actions ?