L’humain a-t-il besoin de croire ?
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Problématique que pose cette question :
Si la religion est la marque d’un besoin de croire, inscrit dans la nature humaine, il convient de s’interroger sur l’origine de ce besoin. L’enjeu est de savoir si elle est indéracinable de l’humain (le définit-elle ?) ou si c’est une construction culturelle que l’humain peut modifier, voire abandonner.
Nous allons répondre à cette question à partir de 3 textes. Ils nous permettront de formuler 3 hypothèses ou réponses à cette question.
Hypothèse ou réponse formulées à partir du texte de Kant :
Thème du texte : la morale et dieu
Thèse du texte : Nous avons besoin de connaître dieu uniquement d’un point de vu morale, car dieu est utile pour bien agir, uniquement dans ce cadre là. Le reste, comme de montrer l’existence de dieu est inutile, car dieu n’est pas l’objet d’une science mais bien un postulat pratique, un point de départ, nécessaire pour mener sa vie moralement.
Explications générales : Ce texte est un extrait de l’ouvrage de Kant : « Religion dans les limites de la simple raison »(1794). Pour Kant la religion c’est la connaissance de tous nos devoirs comme commandement divin ». La religion est subordonnée à la morale (elle dépend de la morale, elle est sous son autorité). Nous connaissons nos devoirs, la raison connait ses devoirs, elle n’a pas à s’incliner sous une quelconque autorité. L’image du dieu vengeur et du péché originel ne satisfait pas Kant, il lui oppose le « mal radical » auquel notre nature sensible est soumise afin d’enfreindre nos devoirs. Ce « mal radical » n’est pas une damnation (condamnation aux enfers), il doit stimuler notre morale.
La religion finalement à simplement permis à l’humanité de suivre plus tôt des leçons que la raison aurait mis plus de temps à lui apprendre. Le Christ est pour Kant, un professeur de morale.
Explications et construction du texte :
Dans le 1er paragraphe, Kant veut nous montrer que le besoin pratique de dieu est moral. Nous devons aussi concevoir dieu comme « souverain moral de l’univers ».
Dans le 2ème paragraphe, il est question de montrer que la foi accompagnée de la raison pratique permet d’accéder à dieu comme créateur, conservateur de l’humanité et juge intègre. Cette structuration de dieu est nécessaire à notre compréhension.
Dans le 3ème paragraphe cette conception de dieu est accessible directement par la raison et non par les textes sacrés ou l’imagination des humains.
En conclusion, l’idée de dieu est naturellement formée par la raison humaine. Dieu est là pour justifier l’humain intègre, qui va bien agir.
Réponse ou hypothèse 1 à partir du texte de Kant : La religion, la croyance répond à un besoin naturelle et pratique nécessaire pour mener sa vie moralement.
Hypothèse ou réponse formulées à partir du texte de Freud :
Thème : La relation entre la religion et la psychologie
Quelques explications sur le texte : le texte est un extrait du livre de Freud « L’avenir d’une illusion » 1927. Dans ce livre la thèse qui est la même dans le texte est : le sentiment religieux procède d’une illusion qui prend racine dans les désirs inconscients de l’humain. La fonction première de la religion est de consoler l’humain qui doit faire face à la « dureté de la vie ».
L’humain doit affronter angoisse et souffrance et doit anticiper sa propre mort. Il recherche alors une illusion qui devra l’aider à survivre. Le père, tout puissant, figure protectrice et consolatrice est cette illusion dont l’humain à besoin. Freud distingue l’erreur de l’illusion. L’erreur appartient au domaine de la logique. L’illusion est de l’ordre de l’affectif et à une prétention à rompre avec la réalité, elle repose sur un désir inconscient. L’erreur peut-être rectifiée, l’illusion ne peut pas être démentie.
Dans cet ouvrage, Freud fait le lien entre culture, civilisation et religion. Pour Freud la culture c’est le moyen que l’humain à pour s’élever au dessus des conditions animales et de la vie des bêtes. Cette culture revêt deux aspects :
Le savoir et le pouvoir acquis sur la nature.
L’organisation des rapports entre les humains.
La culture et la civilisation reposent sur la contrainte et le renoncement aux instincts (inceste, cannibalisme, meurtre, convoitises sexuelles, mais aussi révoltes des uns contre les autres). La civilisation impose des privations qui imposent des souffrances. Les idées religieuses (l’âme, dieu, le bien et le mal, la perfection de la vie après la mort etc.) sont un patrimoine de notre civilisation sans lequel les humains ne pourraient supporter la vie.
L’humain doit faire face à deux sources d’angoisse et de frustration, celle de son enfance (le besoin d’un père protecteur) et celle du à la civilisation (le besoin de répondre à ces frustrations).
Freud conclu cet ouvrage en nous demandant de nous désillusionner : « notre science n’est pas une illusion, mais ce serait une illusion de croire que nous puissions trouver ailleurs (en dehors des sciences) ce qu’elle ne peut nous donner.
Le texte reprend les thèmes principaux de l’ouvrage que nous venons de développer.
Réponse ou hypothèse 2 à partir du texte de Freud : La religion est une réponse culturelle à un besoin psychologique.
Hypothèse ou réponse formulées à partir du texte Eliade :
Thème du texte : La relation entre l’humain et le sacré
Thèse du texte : Le sens du sacré se retrouve dans toute l’humanité, qu’elle soit croyante ou non.
Explications et construction du texte :
Dans le 1er chapitre (1er partie du texte), Eliade montre l’importance de la religion pour l’espèce humaine, elle permet l’émergence du sacré qui est au dessus de tout (le monde, la vie). Le sacré participe à la réalité.
Dans la 2ème partie du texte (« liberté ») Eliade montre que l’humain sans religion refuse se sacré, il veut sans libérer, il veut se définir en dehors de toute référence à dieu.
Dans la dernière partie, Eliade évoque l’humain « areligieux », qui fait bien partie de l’espèce humaine dont la caractéristique essentiel et la religion et plus précisément l’existence du sacré. Le processus même de désacralisation participe à montrer que la sacré existe.
En effet qu’est ce qui peut-être sacré chez un incroyant, un areligieux : une conviction, un engagement (politique par exemple), la raison ou la science. Même celui qui rejette la croyance religieuse, se définit en réaction à elle. Pour Eliade, ce rapport au sacré définit l’humain.
Ce besoin de croire finalement parait universel, il est une sorte de ferment social qui nous permet d’essayer de bâtir un commun (symbole, lois, valeur). Cela soude la collectivité.
Réponse ou hypothèse 3 à partir du texte d’Eliade : La croyance répond à un besoin social.